Tumeurs bénignes du pancréas

 

Plusieurs lésions bénignes peuvent siéger au niveau du pancréas :

 

Pseudo-kyste pancréatique

 

Il présente l’aspect d’une lésion kystique, c’est-à-dire de contenu liquide retenu par une paroi, et correspond à la cicatrisation par cloisonnement d’un phénomène inflammatoire, généralement secondaire à une pancréatite aiguë nécrosante.

 

L’imagerie est en général caractéristique, confirmant le contenu liquidien.

 

La plupart des pseudokystes n’engendrent aucun symptôme et ne nécessitent pas de traitement. Seules les lésion symptomatiques (douleurs, compression d’autres organes) ou particulièrement volumineuses peuvent nécessiter un traitement, endoscopique (dérivation kysto-gastrique) ou chirurgical, de résection et/ou de dérivation, éventuellement par coelioscopie.

 

 

 

Cystadénome séreux

 

Il s’agit d’un kyste contenant du liquide séreux, riche en sucs pancréatiques, notamment amylase et lipase.

 

L’imagerie retrouve une lésion kystique, de contenu liquidien, parfois constitué de multiples logettes, confirmant le diagnostic dans la majorité des cas. L’écho-endoscopie peut être nécessaire pour confirmer ce diagnostic, et associée à la ponction-analyse du contenu liquidien de la tumeur.

 

Le risque de dégénérescence étant extrêmement faible : le cystadénone séreux, un fois le diagnostic certain, ne nécessite ni traitement ni surveillance. Seules les lésions symptomatiques ou douteuses, peuvent justifier une pancréatectomie.

 

 

 

Cystadénome mucineux

 

Le kyste présente un contenu mucineux (visqueux), souvent unique.

 

L’imagerie permet d’évoquer le diagnostic, devant un kyste dont le contenu n’est pas totalement séreux, ce qui sera confirmé par l’écho-endoscopie, éventuellement avec ponction et analyse du contenu liquidien.

 

Le traitement est chirurgical : pancréatectomie, selon la localisation de la lésion, en raison du risque de dégénérescence d’une lésion laissée en place.

 

 

 

TIPMP

 

Il s’agit de tumeurs, initialement bénignes, secondaires à la prolifération de cellules de revêtement des canaux pancréatiques, produisant du liquide mucineux (visqueux), engendrant donc une obstruction des canaux pancréatiques et des kystes par rétention de suc pancréatiques en amont.

 

Les examens d’imagerie (Scanner et IRM), ainsi que l’écho-endoscopie pancréatique confirment l’existence de kystes, de dilatations et/ou communications canalaires, et permettent de confirmer le diagnostic dans un grand nombre de cas.

 

Le risque de la TIPMP est la dégénérescence (transformation en cancer), plus importante si les lésions touchent le canal principal du pancréas ou si elles sont de taille importante, généralement supérieures à 3cm. Elles nécessitent alors un traitement chirurgical de résection : duodéno-pancréatectomie céphalique, voire duodéno-pancréatectomie totale selon l’étendue des lésions.

Les lésions des canaux secondaires de petite taille peuvent être surveillées, avec des examens tous les 6 à 12 mois, et ne sont opérées qu’en cas d’évolution.

 

 

 

D’autres lésions bénignes peuvent exceptionnellement être visualisées au niveau du pancréas (et/ou de la rate) : lymphangiome kystique, lésions kystiques d’une mucoviscidose, hématome éventuellement enkysté, kyste dermoïde, etc.