Hernie inguinale

 

Définition

 

La hernie de l’aine est une extériorisation du péritoine (membrane de revêtement des différents organes abdominaux) et des éléments normalement intra-abdominaux, à travers l’élargissement anormal d’un orifice de l’aine : inguinal, crural ou fémoral.

Hernie : principe

Il se forme une grosseur qui évolue progressivement vers une « boule » extériorisée, contenant de l’épiploon (graisse intra-abdominale), de la vessie, de l’intestin (intestin grêle ou colon, parfois appendice). Souvent, cette voussure est palpable, plus visible après un effort, en fin de journée, ou en position debout.

 

Sa survenue est fréquente, jusqu’à 12% de la population, beaucoup plus fréquente chez l’homme. Chez l’adulte, elle est souvent secondaire à des facteurs traumatiques ou apparentés. Plusieurs facteurs semblent favoriser la survenue d’une hernie : travail physique et efforts répétés avec port de charges lourdes, constipation chronique, hypertrophie prostatique, grossesse, etc. Chez l’enfant, le mécanisme peut être différent, par défaut de fermeture de la paroi abdominal, on parle alors de hernie congénitale.

 

 

Symptômes

 

Au début, la hernie est dite « réductible » : il est possible de la réintégrer facilement, au repos en position couchée, faisant disparaitre la voussure jusqu’à la reprise des efforts. L’évolution en l’absence de traitement est marquée par une majoration de la hernie et une extériorisation de plus en plus importante du contenu, jusqu’à devenir la « perte de domicile », rendant impossible sa réintégration complète. Chez l’homme, la hernie évolue souvent en descendant dans la bourse au contact du testicule, on parle alors de hernie inguino-scrotale.

 

Souvent, une hernie est asymptomatique en l’absence de complication, mais différents symptômes peuvent être associés :

  • Douleurs inguinales ou testiculaires
  • Gêne avec sensation de pesanteur
  • Troubles digestifs, notamment constipation

 

 

Examens

 

Dans la majorité des cas, l’examen de la hernie est suffisant pour confirmer le diagnostic. Dans certaines situations, des examens de radiologie (échographie, scanner abdominal, etc.)  peuvent être nécessaires pour préciser certaines caractéristiques (emplacement de l’orifice, diamètre, etc.) avant l’intervention chirurgicale.

 

 

L’étranglement

Hernie étranglée

 

Le risque principal d’une hernie est l’étranglement du contenu (qui se bloque à l’extérieur de l’abdomen) avec différentes conséquences, de la nécrose locale à la péritonite, avec un pronostic vital nécessitant une intervention chirurgicale en extrême urgence.

 

Différents signes peuvent faire évoquer un étranglement : douleur aiguë et persistante, impossibilité de « réintégrer » la hernie, inflammation locale (rougeur, œdème), vomissements, une hospitalisation immédiate est alors nécessaire.

 

 

Types de hernie

 

On distingue en fonction de la localisation de l’orifice pathologique différents types de hernie de l’aine :

  • Hernie inguinale oblique externe : orifice de localisation inguinale, en dehors du cordon testiculaire, plus fréquent chez l’homme jeune.
  • Hernie inguinale directe : orifice de localisation interne, en dedans du cordon testiculaire, au niveau de l’insertion osseuse des muscles abdominaux
  • Hernie crurale (ou fémorale) : orifice en dedans des vaisseaux sanguins fémoraux, plus fréquent chez la femme

 

Hernies inguinale et fémorale
Hernies inguinales

 

 

 

 

 

 

 

 

Traitement

 

Le seul traitement de la hernie inguinale est chirurgical, nécessaire pour les hernies symptomatiques, et impératif en extrême urgence dans les hernies étranglées.

 

Prothèse inguinale

Le traitement recommandé comprend la réduction (ou réintégration) du sac péritonéal, et l’obturation de la paroi avec une tension minimale par l’emploi d’une prothèse (ou « filet »).

L’intervention peut être réalisée par différents « abords » : voie ouverte ou coelioscopie, en fonction des situations., souvent en chirurgie ambulatoire (une journée sans hospitalisation). Si l’intervention est réalisée en urgence, souvent dans des conditions infectées, il n’est pas possible de mettre en place une prothèse et une simple réparation « au fil » est alors réalisée, avec un risque plus élevé de récidive.

Chez l’enfant et l’adolescent, ainsi que chez la femme jeune, cette cure chirurgicale appelée « raphie », simple fermeture au fil sans mise en place de prothèse, est aussi parfois privilégiée.

 

Pour les hernies asymptomatiques, l’indication chirurgicale n’est pas systématique. Néanmoins, l’évolution naturelle sera marquée par une évolution de taille et l’apparition progressive d’une symptomatologie. Les résultats chirurgicaux étant plus favorables en cas d’intervention précoce, une intervention d’emblée ou une surveillance pourra être envisagée au cas par cas.