Tumeurs bénignes du foie

 

Plusieurs lésions bénignes peuvent siéger au niveau du foie :

 

Angiome hépatique

 

La tumeur est constituée par la prolifération et la dilatation de vaisseaux sanguins (appelés sinusoides) du foie. Ils sont plus fréquents chez la femme, généralement asymptomatiques et de petite taille.

 

L’imagerie (scanner, IRM, échographie) confirme dans la plupart des cas le diagnostic en montrant une tumeur avec vascularisation typique.

 

Les angiomes dont le diagnostic est certain ne nécessitent aucun traitement ni aucun suivi dans la plupart des cas. Seuls les angiomes de grande taille ou ceux situés immédiatement contre la capsule du foie présentent un risque de thrombose ou d’hémorragie et nécessitent leur résection par hépatectomie.

 

 

 

Kyste hépatique « bénin » / Kyste biliaire

 

Il s’agit d’une prolifération des cellules de l’épithélium de revêtement biliaire, formant une paroi hermétique retenant un contenu liquide séreux. Leur aspect est généralement caractéristique sur les examens d’imagerie (échographie, scanner, IRM), permettant de confirmer le diagnostic.

 

La majorité des kystes hépatiques ne nécessite ni surveillance ni traitement. Seuls les kystes symptomatiques, du fait de leur volume important ou de la survenue de complications (rupture, hémorragie intra-kystique, etc.) nécessitent un traitement chirurgical : fenestration (ouverture et résection/destruction de la paroi du kyste) ou résection hépatique.

 

La polykystose hépatique est une atteinte génétique, de transmission autosomique dominante, caractérisée par la survenue de kystes multiples, pouvant selon l’atteinte génétique toucher uniquement le foie (polykystose hépatique isolée) ou, plus fréquemment, le foie et les reins de manière associée (polykystose hépato-rénale). Les kystes sont bénins, mais peuvent engendrer différentes complications : hémorragie, compression, rupture, nécessitant un traitement chirurgical : ponction-aspiration, fenestration, résection ou, dans des cas exceptionnels, transplantation hépatique.

 

 

Hyperplasie Nodulaire Focale (HNF)

 

Il s’agit d’une prolifération d’hépatocytes, et des travées fibreuses de soutien du foie, plus fréquente chez la femme et possiblement liée à des stimulations hormonales, notamment l’utilisation d’une contraception œstro-progestative qui doit alors être interrompue.

 

L’imagerie (échographie, scanner, IRM) permet de confirmer le diagnostic, retrouvant la lésion avec sa fibrose centrale caractéristique. Si le diagnostic est certain, aucun traitement ni surveillance n’est nécessaire.

 

 

 

Adénome hépatique

 

La tumeur est constituée d’une prolifération organisée d’hépatocytes (cellules fonctionnelles du foie), parfois influencée chez la femme par des stimulations hormonales, notamment l’utilisation d’une contraception œstro-progestative qui doit alors être interrompue.

 

Le diagnostic est plus difficile en imagerie (échographie, scanner, IRM) et peut nécessiter une biopsie pour analyse anatomopathologique, permettant de confirmer le diagnostic et de définir le  type exact de la tumeur.

 

En fonction du type d’adénome, celui-ci peut entrainer différentes complications : hémorragie en cas d’adénome télangiectasique ou inflammatoire, dégénérescence (transformation cancéreuse) en cas d’adénome « béta-caténine positive », justifiant leur ablation. Seuls les adénomes « HNF1a », à faible risque, chez une femme, pourraient éventuellement être surveillés, permettant d’éviter une intervention dans certains rares cas.

 

Le traitement chirurgical nécessite une hépatectomie permettant la résection complète de l’adénome.

 

On parle d’adénomatose lorsqu’il existe plus d’une dizaine d’adénomes répartis dans le foie, de traitement plus difficile pouvant nécessiter une transplantation hépatique.