Cicatrisation

 

La cicatrisation

Toute intervention chirurgicale nécessite la réalisation d’une cicatrice. Le processus de cicatrisation met en oeuvre plusieurs capacités de l’organisme, comprenant :

  • Une inflammation (phase vasculaire) : attraction de cellules, notamment inflammatoires, au niveau de la cicatrice.
  • Un bourgeonnement : création par les cellules cicatricielles d’un tissu fibreux qui vient obturer complètement la cicatrice.
  • Une épidermisation : recouvrement de la cicatrice par de nouvelles cellules épidermiques.
  • Un remodelage : réorganisation progressive des cellules et des tissus cicatriciels permettant d’acquérir esthétique et solidité.

 

La cicatrisation est un processus long, de 12 à 18 mois environ, dont le résultat est variable en fonction de très nombreux facteurs :

  • Le tabagisme, y compris passif et passé, altère la microvascularisation et ralentit la cicatrisation : si vous êtes fumeur, réduire au maximum votre consommation est nécessaire pour une cicatrisation adéquate.
  • L’âge altère progressivement les capacités de cicatrisation.
  • L’état nutritionnel est fondamental, apportant les constituants nécessaires à la construction des tissus cicatriciels.
  • Les pathologies vasculaires altèrent l’apport sanguin et ralentissent le processus de cicatrisation.
  • Les traitements anti-néoplasiques : chimiothérapie, radiothérapie, anti-angiogéniques bloquent les mécanismes biologiques de cicatrisation.
  • Le diabète ralentit la cicatrisation : une bonne équilibration de celui-ci, si besoin avec l’aide de votre médecin diabétologue, avec un traitement intensif pendant la période post-opératoire, peut être nécessaire.
  • De nombreux autres éléments influent sur les processus de cicatrisation.

 

 

Cicatrices post-opératoires

Vos cicatrices ont été refermées par votre chirurgien, avec une suture par un fil « résorbable incolore », qui permet une bonne solidité, une étanchéité rapide et une cicatrisation optimale.

La cicatrice ne nécessite dans une grande majorité de cas aucun soin particulier : elle est rincée à l’eau à chaque douche et séchée délicatement, sans aucune application de pansement ou d’antiseptique :

  • Si votre chirurgien a mis en place une « colle » de protection, celle-ci doit être laissée en place et se décollera progressivement en une quinzaine de jours environ.
  • Si votre chirurgien a mis en place des pansements « Stéri-strips », ceux-ci peuvent être rincés doucement puis séchés par tamponnement, et se décolleront progressivement en une dizaine de jours.
  • Si votre chirurgien a mis en place des sutures complémentaires « non résorbables », une ordonnance vous a été remise, les sutures seront retirées 15 jours après l’intervention par votre infirmier à domicile.
  • Une inflammation (rougeur et gonflement modérés, démangeaisons, écoulement « propre ») correspond au processus normal de cicatrisation et peut durer entre 10 et 30 jours, sans nécessiter de soins supplémentaires.
  • Une induration et une adhérence aux tissus plus profonds est initialement normale, ainsi que de petits reliefs correspondant aux points de suture, qui peuvent persister plusieurs semaines : un massage doux de la cicatrice peut être réalisé une à 2 fois par jour à partir du 1er mois, éventuellement avec une crème cicatrisante disponible en pharmacie.
  • Les bains, baignades en piscine chlorée et eau de mer sont à éviter pendant 15 à 30 jours.
  • La cicatrice doit être protégée des traumatismes et du soleil qui peuvent laisser une visibilité définitive, pendant environ 2 ans.

 

 

Cicatrisation « dirigée »

Dans certaines situations (intervention en conditions infectées, orifices de drainages, etc.), la plaie peut être laissée « ouverte » pour permettre une cicatrisation progressive, nécessitant alors des soins et une surveillance, sur prescription et contrôle de votre chirurgien qui vous proposera un protocole de soins « individualisé » :

  • La visite quotidienne d’un infirmier est indispensable, pour suivre au plus près les mécanismes de cicatrisation, dépister une complication et réaliser des soins techniques adaptés.
  • Un méchage peut être réalisé : mise en place d’une « mèche » : tissu absorbant permettant de drainer la profondeur de la cavité cicatricielle. Celle-ci doit être changée une à deux fois par jour au minimum pour être efficace.
  • Un nettoyage régulier, à l’eau claire ou au sérum physiologique est préconisé. Généralement, l’utilisation d’antiseptiques et antibiotiques est à éviter. La cicatrice ou la plaie est recouverte par un pansement occlusif, permettant de maintenir une humidité importante propice à une cicatrisation plus rapide.
  • Le pansement peut être rincé à l’eau, idéalement juste avant sa réfection par votre infirmier.
  • Un suivi médical, par votre chirurgien ou votre médecin traitant, au minimum tous les 15 jours, est conseillé.

 

 

Evolution de la cicatrisation

Diverses « complications » cicatricielles peuvent survenir :

  • L’abcédation (infection de la cicatrice) est marquée par une rougeur importante, une douleur, un gonflement visible, l’écoulement de pus à travers la cicatrice, et nécessite l’avis de votre chirurgien, de votre médecin traitant ou de votre infirmier. L’évolution est généralement rapidement favorable avec des soins locaux par votre infirmier pendant quelques jours. Dans de rares cas, un traitement antibiotique peut être nécessaire.
  • Un hématome est fréquent (gonflement, aspect « bleuté »), en rapport avec la contusion des tissus adjacents, et régresse progressivement en une quinzaine de jours en l’absence d’infection associée.
  • Un sérome (gonflement d’allure plus profonde) correspond à une rétention locale de lymphe, et régresse progressivement en l’absence d’infection associée, en 1 à 2 mois.
  • Une désunion de la cicatrice est exceptionnelle, et sans gravité en l’absence d’anomalies plus profondes, conduisant à la réalisation d’une cicatrisation dirigée, d’évolution généralement favorable avec des soins infirmiers adaptés.
  • Une insensibilité autour de la cicatrice est fréquente, de même qu’une gêne, et s’atténue généralement progressivement en quelques semaines ou quelques mois. S’il existe une douleur plus importante, un traitement anti-douleur adapté et/ou des soins locaux (patchs) peuvent vous êtres proposés par votre chirurgien.
  • Une cicatrice restant « boursoufflée » après plusieurs mois est appelée hypertrophique ou chéloïde. Si celle-ci est inesthétique et/ou gênante, l’avis de votre chirurgien pour une réintervention locale peut être justifié.