Principe :
Exploration et ablation des lésions tumorales ou pseudo-tumorales du péritoine et des organes digestifs adjacents.
Pathologies fréquentes :
- Endométriose pelvienne profonde et péritonéale (geste « double équipe » avec chirurgiens gynécologues)
- Carcinose péritonéale de différentes localisations primitives :
– Cancer ovarien (geste « double équipe » avec chirurgiens gynécologues)
– Cancer primitif du péritoine : pseudomyxome péritonéal, mésothéliome péritonéal, etc.
Dans certaines situations, notamment en cas de carcinose péritonéale par dissémination d’un cancer du colon particulièrement sensible à la chimiothérapie, des techniques de Chimio-Hyperthermie Intra-Péritonéale (CHIP) peuvent être discutées. Dans d’autres situations, notamment en cas d’atteinte péritonéale très étendue d’un cancer du colon chimio-sensible, des techniques de chimiothérapie intra-péritonéales sous pression (PIPAC) sont actuellement en cours d’étude. Notre équipe ne réalise pas ces interventions en routine, dans la mesure où leur validation (efficacité et effets secondaires) est encore incertaine. Si l’évolution de la pathologie le nécessite, il peut être réalisé les examens nécessaires pour soumettre votre dossier médical auprès d’un des centres de référence pratiquant ces techniques innovantes.
Complications potentielles :
- Abcès résiduel / profond
- Hémorragie/hématome
- Abcès de paroi
- Fistule intestinale
- Lésions urinaires
- Lésions spléniques (de la rate), pancréatiques
- Lésions thoraciques si geste sus-mésocolique ou résection diaphragmatique
- Comme pour toute intervention chirurgicale, complications de l’anesthésie générale, complications médicales : phlébite, pneumopathie, etc.
En pratique :
- Alimentation : possible jusqu’à 6 heures avant l’intervention. Les boissons sont autorisées et recommandées jusqu’à 2 heures avant l’intervention. En cas d’atteinte péritonéale importante, une alimentation artificielle (nutrition parentérale) est mise en place et l’alimentation ne peut être reprise qu’au bout de 5 à 7 jours.
- Hospitalisation :Entrée dans le service la veille.
- Préparation : Plusieurs mesures peuvent êtres proposées par votre chirurgien
– Un régime pauvre en résidus, non strict, est conseillé pendant les 8 à 10 jours précédant l’intervention
– Si l’intervention est réalisée pour un cancer, il est nécessaire de réaliser une immunonutrition qui permet de corriger une éventuelle dénutrition et de préparer le système immunitaire, en particulier l’immunité antitumorale, à l’intervention chirurgicale : des compléments alimentaires particuliers riches en produits stimulant l’immunité sont à prendre en plus de vos repas habituels, 2 à 3 fois par jour pendant la semaine précédant l’opération.
– Un lavement rectal (Normacol) est toujours nécessaire, au minimum. Une préparation colique ou « purge » est parfois réalisée, pour « vider » le colon et diminuer les risques de la reconstruction intestinale, celle-ci peut être effectuée par plusieurs lavements par voie anale, ou par voie orale par absorption de 2 à 4 litres de liquide la veille de l’intervention, en fonction du geste réalisé.
– Lorsqu’une stomie (ou anus artificiel) est prévue, une consultation avec l’infirmière stomathérapeute la veille de l’hospitalisation ou dans les jours précédents est nécessaire pour effectuer un « repérage ».
- Durée moyenne d’intervention : de 4 à 6 heures.
- Anesthésie : générale – une anesthésie péridurale complémentaire (en plus de l’anesthésie générale) peut être proposée pour les interventions réalisées par voie ouverte. Si la durée d’intervention est longue, une surveillance renforcée, en soins intensifs, est proposée après l’intervention.
- Durée d’hospitalisation : de 5 à 10 jours sauf complication.
- Thromboprophylaxie :des mesures de prévention de la thrombose veineuse (bas de contention, injections d’anticoagulants) sont nécessaires pendant 15 jours à 1 mois après l’intervention.
- Récupération :reprise de la marche et des activités sédentaires progressives à partir du lendemain. Un drainage est généralement laissé en place pendant quelques jours, arrêt de travail pendant 1 à 3 mois selon l’intensité physique.
En particulier :
- Coelioscopie : Pour notre équipe, une coelioscopie première est systématique, pour évaluer l’étendue des lésions sur le péritoine avant de débuter l’intervention chirurgicale : en cas de lésions peu étendues, l’intervention peut être réalisée sous coelioscopie. Si les lésions sont importantes et/ou de localisation anatomique difficile, une chirurgie « conventionnelle » est nécessaire. Des mesures de « réhabilitation améliorée », permettant de réduire au maximum les complications opératoires et de raccourcir la période de récupération, sont associées à la prise en charge en coelioscopie.
- Robotique : Dans quelques cas, notamment pour les atteintes endométriosiques pelviennes si la morphologie du pelvis (bassin) est étroite, ou si la reconstruction s’avère complexe, l’intervention peut être difficile et l’aide d’un robot chirurgical peut être un complément utile à la coelioscopie.