Cancer de l’oesophage

 

Le cancer oesophagien est une tumeur maligne développée à partir des cellules de la muqueuse de l’oesophage.

 

 

Epidémiologie

 

Le cancer de l’oesophage, touchant environ 6500 patients par an en France, il survient en majorité chez des patients âgés de plus de 70 ans.

Il est essentiellement favorisé pour la partie supérieure de l’œsophage par la consommation excessive d’alcool et de tabac.

Les tumeurs du tiers inférieur de l’œsophage peuvent être favorisée par plusieurs autres causes, en particulier obésité et reflux gastro-oesophagien.

 

 

Dépistage

 

Aucune stratégie de dépistage n’est actuellement réalisée pour le cancer de l’oesophage.

Les patients suivis pour reflux gastro-oesophagien et/ou Endo-Brachy-Œsophage peuvent bénéficier de fibroscopies de surveillance, au cas par cas, avec leur médecin gastro-entérologue.

 

 

 

Symptômes

 

Plusieurs signes peuvent révéler un cancer oesophagien :

 

  • La dysphagie, ou difficultés de déglutition et d’alimentation, est le symptome le plus fréquent.
  • Les saignements, avec survenue d’une anémie, ou de vomissements sanglants appelés hématémèse.
  • Les douleurs (thoraciques et/ou abdominales) sont peu fréquentes mais peuvent être révélatrices du cancer et doivent faire réaliser des examens complémentaires si nécessaire.
  • Une dyspnée (difficultés de respiration) peut être présente.

 

Parfois, le cancer évolue de manière asymptomatique et est découvert au cours d’un examen réalisé pour une autre raison.

 

 

 

Diagnostic

 

La Fibroscopie Oeso-Gastro-Duodénale (FOGD) permet de visualiser la tumeur, son emplacement, et de réaliser des biopsies (prélèvements). L’anatomopathologie, c’est-à-dire l’analyse microscopique de ces biopsies, retrouve des cellules tumorales cancéreuses, confirmant le diagnostic.

Selon l’origine de la tumeur, on parle d’adénocarcinome (tumeur des cellules de sécrétion) ou de carcinome épidermoïde (tumeur des cellules de revêtement).

 

 

Bilan d’extension

 

L’objectif est de rechercher une extension du cancer en dehors du tube digestif, notamment ganglions et métastases, à l’aide de plusieurs examens :

  • La biologie est utile même s’il n’existe pas de marqueur tumoral spécifique : plusieurs autres perturbations biologiques, notamment des modifications des enzymes hépatiques, peuvent être en relation avec l’extension tumorale.
  • Le scanner thoraco-abdomino-pelvien (TDM-TAP) recherche des métastases, notamment ganglionnaires et pulmonaires.

 

 

Certains examens peuvent être utilisés dans des cas particuliers :

  • L’écho-endoscopie gastrique permet d’étudier précisément la tumeur, sa profondeur et les ganglions adjacents, en amenant par fibroscopie la sonde d’échographie au contact de la tumeur.
  • Le TEP-scanner peut être utile pour compléter le bilan à la recherche de lésions « actives » à distance de petite taille, ou à la recherche de lésions péritonéales.
  • L’IRM hépatique est utile en cas de suspicion de métastases au foie.
  • Le scanner cérébral peut retrouver des métastases intracraniennes.
  • La naso-fibroscopie, et la fibroscopie bronchique permettent de visualiser l’ensemble des voies aérodigestives supérieures.
  • La recherche des mutations des gènes de la tumeur en biologie moléculaire, notamment le gène HER pour l’adénocarcinome, peut permettre de mieux définir l’agressivité de la maladie et la probabilité de réponse à certains traitements (thérapies ciblées, immunothérapies, etc.)

 

 

Le bilan d’extension permet de « classer » le cancer, définissant alors un stade de gravité qui va permettre aux médecins de proposer le traitement le plus adapté.

 

L’avis de certains médecins spécialistes peut également être utile avant d’envisager un traitement :

  • Oto-rhino-laryngologiste et pneumologue, notamment en cas de consommation alcoolique ou tabagique importante, à la recherche d’autres lésions cancéreuses associées
  • Cardiologue (spécialisé en oncologie, ou oncocardiologue)
  • Gériatre (spécialisé en oncologie, ou oncogériatre)
  • Endocrinologue-diabétologue
  • Nutritionniste
  • Psychiatre ou psychologue

 

 

Traitements

 

Plusieurs traitements peuvent être mis en œuvre dans le cancer de l’oesophage :

 

  • La chirurgie reste le traitement curatif principal du cancer, avec l’objectif de retirer la tumeur, avec des marges de sécurité adaptées, et également de réaliser une « lymphadenectomie », ou ablation des ganglions de drainage de la tumeur. Une oesophagectomie, par voie abdominale, thoracique et/ou cervicale (ablation partielle ou totale de l’oesophage) est alors nécessaire.

 

  • La chimiothérapie peut être utilisée à visée curative, avant (chimiothérapie néo-adjuvante) ou après (chimiothérapie adjuvante) l’intervention chirurgicale. Elle est également fondamentale en cas de situation métastatique ou encore en situation palliative. Pour le cancer oesophagien, de nombreuses molécules sont actuellement utilisées, comprenant le fluoro-uracile (5FU), les sels de platine, les anti-topoisomérases (Irinotecan), les taxanes, etc. Chaque situation est particulière et un protocole va être élaboré pour chaque patient avec un médecin oncologue, et adapté à chaque « cycle » de traitement.

 

  • La radiothérapie est fréquemment utilisée, soit avant intervention chirurgicale, soit dans certaines situations palliatives. Elle est généralement associée à une chimiothérapie orale comprenant du 5-fluoro-uracile.

 

  • Les traitements « interventionnels » : radiofréquence, micro-ondes, cryothérapie, embolisation, etc. sont envisagés dans des situations spécifiques (métastases non opérables, saignement, etc.)

 

 

 

 

Pronostic

 

Le pronostic du cancer de l’oesophage est extrêmement dépendant du stade tumoral, allant d’une survie de plus de 80% à 5 ans pour un petit cancer non invasif (stade 1) à une survie fortement péjorative dans le cas de cancer multi-métastatique (stade 4). Actuellement, avec les nouvelles thérapies, la durée de survie et le confort de vie s’améliorent considérablement.