Cancer de l’anus

 

Le cancer anal est une tumeur maligne développée à partir des cellules de la région transitionnelle du canal anal : dans l’extrême majorité des cas, la tumeur est originaire de la partie externe malpighienne du canal anal, on parle de carcinome épidermoïde.

 

 

Epidémiologie

 

Le cancer de l’anus reste une pathologie relativement rare, touchant environ 1000 patients par an en France.

 

Il est essentiellement favorisé par 2 facteurs :

  • L’inflammation chronique par infection à Papillomavirus (HPV 16 et 18), souvent caractérisée par la présence de condylomes
  • Une immunodépression (Sida, greffe d’organe, etc.)

 

D’autres facteurs favorisent aussi la survenue d’un cancer de l’anus, comme le tabagisme.

 

 

 

Dépistage

 

Aucune stratégie de dépistage n’est actuellement réalisée pour le cancer de l’anus.

Un examen local régulier peut être proposé aux patients à haut risque de développer un cancer par leur gastro-entérologue ou proctologue.

 

 

Symptômes

 

Plusieurs signes peuvent révéler un cancer de l’anus :

  • Les saignements, appelés rectorragies, rouges et en petite quantité.
  • Les douleurs peuvent être révélatrices du cancer et doivent faire réaliser des examens complémentaires si nécessaire.
  • Une incontinence anale peut aussi révéler une tumeur anale.

Parfois, le cancer évolue de manière asymptomatique et est découvert au cours d’un examen réalisé pour une autre raison.

 

 

 

Diagnostic

 

L’examen de l’anus, idéalement sous anesthésie générale, permet de visualiser la tumeur, son emplacement, et de réaliser des biopsies (prélèvements). L’anatomopathologie, c’est-à-dire l’analyse microscopique de ces biopsies, retrouve des cellules tumorales cancéreuses, confirmant le diagnostic.

 

 

Bilan d’extension

 

L’objectif est de rechercher une extension du cancer en dehors du tube digestif, notamment ganglions et métastases, à l’aide de plusieurs examens :

  • La biologie est utile même s’il n’existe pas de marqueur tumoral spécifique : plusieurs autres perturbations biologiques, notamment des modifications des enzymes hépatiques, peuvent être en relation avec l’extension tumorale.
  • Le scanner thoraco-abdomino-pelvien (TDM-TAP) recherche des métastases, notamment ganglionnaires et pulmonaires.

 

 

Certains examens peuvent être utilisés dans des cas particuliers :

  • L’écho-endoscopie rectale permet d’étudier précisément la tumeur, sa profondeur et les ganglions adjacents, en amenant par la sonde d’échographie au contact de la tumeur.
  • L’IRM rectale reste un examen de choix pour préciser les limites anatomiques de la tumeur.
  • Le TEP-scanner peut être utile pour compléter le bilan à la recherche de lésions « actives » à distance de petite taille, ou à la recherche de lésions péritonéales.
  • La recherche de papillomavirus et leur génotypage peut être proposé en fonction des situations. Des sérologies virales (VIH, Hépatites B et C) peuvent être proposées, car fréquemment associées.

 

Le bilan d’extension permet de « classer » le cancer, définissant alors un stade de gravité qui va permettre aux médecins de proposer le traitement le plus adapté.

 

L’avis de certains médecins spécialistes peut également être utile avant d’envisager un traitement :

  • Oto-rhino-laryngologiste et pneumologue, notamment en cas de consommation alcoolique ou tabagique importante, à la recherche d’autres lésions cancéreuses associées
  • Cardiologue (spécialisé en oncologie, ou oncocardiologue)
  • Gériatre (spécialisé en oncologie, ou oncogériatre)
  • Endocrinologue-diabétologue
  • Nutritionniste
  • Psychiatre ou psychologue

 

 

Traitements

 

Plusieurs traitements peuvent être mis en œuvre dans le cancer de l’oesophage :

 

  • La radiothérapie est le traitement principal de la plupart des cancers de l’anus, avec l’utilisation de techniques spécifiques dites « conformationelles, avec modulation d’intensité » Elle est généralement associée à une chimiothérapie orale comprenant du 5-fluoro-uracile.

 

 

  • La chimiothérapie est utilisée le plus souvent en association à une irradiation. Elle est également fondamentale en cas de situation métastatique ou encore en situation palliative. Pour le cancer anal, de nombreuses molécules sont actuellement utilisées, comprenant le fluoro-uracile (5FU), les sels de platine, la mitomycine, les taxanes, etc. Chaque situation est particulière et un protocole va être élaboré pour chaque patient avec un médecin oncologue, et adapté à chaque « cycle » de traitement.

 

 

  • La chirurgie est envisagée dans 2 situations spécifiques :
    • Les tumeurs de très petite taille de l’anus peuvent faire l’objet d’une tumorectomie, permettant alors l’excision complète du cancer et sa fréquente guérison en évitant d’autres traitements plus lourds.
    • Les lésions évoluées répondant insuffisamment à l’association de radio-chimiothérapie nécessitent parfois une résection chirurgicale, généralement une amputation abdomino-périnéale. Celle-ci peut également être indiquée en cas de récidive après irradiation.

 

  • Les traitements « interventionnels » : radiofréquence, micro-ondes, cryothérapie, embolisation, etc. sont envisagés dans des situations spécifiques (métastases non opérables, saignement, etc.)

 

 

 

 

Pronostic

 

Le pronostic du cancer de l’anus est extrêmement dépendant du stade tumoral, allant d’une survie de plus de 80% à 5 ans pour un petit cancer non invasif à une survie fortement péjorative dans le cas de cancer métastatique.