Ulcère gastro-duodénal

 

Principe :

L’ulcère gastro-duodénal est caractérisé par une érosion de la muqueuse gastrique ou duodénal.

 

La survenue de l’ulcère peut être favorisée par différents facteurs : prise d’anti-inflammatoires, tabagisme, mais aussi par une infection bactérienne chronique : la gastrite à Helicobacter Pylori. Cette bactérie est recherchée sur des prélèvements réalisés lors de l’endoscopie : si celle-ci est confirmée, un traitement antibiotique pendant une dizaine de jours est nécessaire.

 

Le signe principal est la survenue d’une douleur, qui peut être calmée par l’alimentation. L’endoscopie oeso-gastro-duodénale permet de confirmer le diagnostic, de réaliser des prélèvements (ou biopsies) et de vérifier l’absence de complication. Elle peut être répétée après traitement pour confirmer la bonne cicatrisation.

 

Actuellement, la plupart des formes simples d’ulcère gastrique ou duodénal relèvent d’un traitement médical qui, en corrigeant l’acidité de l’estomac, permet la bonne cicatrisation de l’ulcère. Une intervention chirurgicale n’est nécessaire que dans les formes compliquées.

 

  • En cas de perforation, il existe une douleur brutale, parfois associée à des vomissements. L’extériorisation des matières digestives entraine très rapidement une péritonite et une intervention en urgence est nécessaire. L’orifice est identifié, les berges sont recoupées pour réaliser une suture de tissus sains dont l’étanchéité est vérifiée.

 

 

  • En cas d’hémorragie, des vomissements sanglants et des selles noires appelées méléna peuvent survenir. Une endoscopie est réalisée en première intention, en urgence si nécessaire, pour localiser le saignement et le contrôler par l’injection locale de médicaments vasoconstricteurs ou la mise en place d’un clip sur l’artère érodée.

 

  • Les sténoses cicatricielles (rétrécissement du tube digestif par une inflammation chronique) sont rares, se manifestent généralement par des difficultés d’alimentation avec survenue de vomissements après les repas, et peuvent nécessiter des interventions de résection (antrectomie) ou de dérivation (anastomose gastro-jejunale).

 

  • Les ulcères résistants aux traitement médicaux prolongés peuvent nécessiter une intervention chirurgicale : antrectomie (ablation de l’antre gastrique) ou vagotomie (section des nerfs vagues le long de l’estomac permettant de diminuer les sécrétions acides). Cette indication est devenue actuellement exceptionnelle.

 

 

Complications classiques :

  • Abcès résiduel / profond
  • Hémorragie/hématome
  • Abcès de paroi
  • Fistule intestinale
  • Lésions digestives
  • Lésions de la rate et du pancréas
  • Troubles fonctionnels digestifs : nausées-dysphagie

 

En pratique :

  • Alimentation : possible jusqu’à 6 heures avant l’intervention. Les boissons sont autorisées et recommandées jusqu’à 2 heures avant l’intervention.  L’eau est généralement autorisée 2 à 3 heures après l’intervention. Un contrôle radiologique est préconisé le lendemain, pour autoriser la reprise alimentaire complète.

 

  • Hospitalisation : Entrée généralement en urgence

 

  • Anesthésie : générale

 

  • Durée d’hospitalisation :de 4 à 6 jours, sauf complication.

 

  • Récupération : Surveillance initiale en service de soins intensifs, une sonde naso-gastrique est souvent mise en place pendant l’intervention pour 48 heures, un drainage est généralement mis en place pour 3 à 4 jours, reprise de l’alimentation après 3 à 4 jours, de texture lisse et fluide, reprise de la marche et des activités sédentaires dès le retour en chambre, arrêt de travail 1 à 3 mois selon l’intensité physique.

 

En particulier :

  • Coelioscopie : Pour notre équipe, dans la plupart des cas, l’intervention est menée par coelioscopie, avec plusieurs petites cicatrices de 5 à 10 millimètres. Des mesures de « réhabilitation améliorée », permettant de réduire au maximum les complications opératoires et de raccourcir la période de récupération, sont associées à la prise en charge en coelioscopie.