Il s’agit d’une atteinte inflammatoire touchant, de manière continue, le colon et le rectum, évoluant généralement par poussées.
Epidémiologie :
Actuellement, la maladie est relativement fréquente et en progression dans les pays développés et notamment en France, pouvant atteindre près de 3000 patients par an.
Le plus souvent, la maladie débute entre 20 et 40 ans, mais celle-ci peut néanmoins survenir à tout âge.
Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition ou la progression d’une maladie de Crohn :
- Différentes variantes génétiques rendent plus susceptibles de développer la RCH.
- Le microbiote (ou flore intestinale) semble jouer un rôle dans le développement de la maladie, encore en cours d’études.
- Le tabac est paradoxalement associé une relativement faible diminution du risque de survenue et de progression de la RCH, ainsi qu’un antécédent d’appendicectomie.
Symptomes
Différents symptômes peuvent révéler ou être associés à l’évolution de la Rectocolite Hémorragique :
- Les saignements (rectorragies) sont fréquents et marqueurs de l’inflammation digestive.
- Les troubles du transit avec diarrhées, parfois glaireuses ou glairo-sanglantes
- Les douleurs abdominales peuvent résulter de différents mécanismes, notamment des douleurs spasmodiques de « torsion », appelées syndrome de Koenig en cas de sténose (rétrecissement) intestinale.
- Des atteintes extra-digestives inflammatoires : ostéo-articulaires, cutanées, neurologiques, etc. peuvent être associés aux symptômes digestifs.
Evolution
La rectocolite hémorragique évolue progressivement, de manière continue entrecoupée de poussées ou crises plus importantes.
L’évolution peut être marquée par différentes complications :
- Poussée grave appelée « Colite aiguë », avec colectasie et péritonite par perforation intestinale
- Extension « extra-digestive »
- Sténose digestive et Occlusion intestinale
- Cancer du côlon ou du rectum
- Complications liées aux traitements, plus rares,
Traitements
- Le traitement symptomatique peut faire appel à différentes thérapeutiques : médicaments antalgiques et antispasmodiques contre les douleurs, ralentisseurs du transit en cas de diarrhée, etc.
- Les traitements médicaux spécifiques font appel à plusieurs possibilités successives :
– Les anti-inflammatoires
– Les corticoïdes
– Les immunosupresseurs
– Les anti-TNF
- La chirurgie reste un traitement essentiel et efficace de la rectocolite hémorragique, notamment en cas de poussée grave, de complications, ou d’échec du traitement médical :
– En cas d’atteinte segmentaire, une colectomie partielle ou totale peut être envisagée, permettant de retirer la portion atteinte du colon et de « blanchir » l’inflammation existante. En fonction de l’inflammation, la continuité digestive peut être rétablie d’emblée ou en plusieurs interventions.
– En cas d’atteinte diffuse, appelée pancolite, une coloproctectomie totale (résection complète du colon et du rectum) doit être envisagée, généralement au cours de plusieurs interventions. Le rétablissement de la continuité intestinale est alors plus complexe et risqué, avec réalisation d’une anastomose iléo-anale.